Différents organismes se sont associés à la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs pour créer ce portail réunissant et présentant les objets témoins pour la plupart, de l'époque de la Nouvelle-France et conservés dans les musées de France et du Québec. Objets qui sont aujourd'hui les traces matérielles d'une histoire, celle de l'Amérique française, que la Commission a pour mission de faire connaître et pour rôle d'entretenir sa mémoire.

Projet initié par la Commission peu de temps après sa création, à la fin des années 1990, avec le soutien de la Commission permanente de coopération franco-québécoise. Au fil du temps, le Musée Stewart et celui de Pointe-à-Callière à Montréal, les Musées de la civilisation à Québec et différents musées québécois ont adhéré à ce projet. En France, des étudiants et des professeurs de l'École du Louvre, les responsables du département Amérique du musée du quai Branly, ceux des musées de La Rochelle, le directeur du Château-Musée de Dieppe, les responsables de nombreux musées en France et la société informatique Anabole se sont associés, sous l'égide de la Commission, pour mener à bien les travaux d'études et de recherches permettant la réalisation de ce portail. Plusieurs objets déjà identifiés en France et au Québec ont servi de base et de référence lors de la relance de ce projet ici en France.

Ce qu'on appelait la Nouvelle-France s'étendait de la baie d'Hudson au golfe du Mexique et des Appalaches aux montagnes Rocheuses. Dans cet espace aux dimensions considérables vivaient de nombreuses nations amérindiennes aux modes de vie adaptés à l'environnement naturel mais appartenant collectivement au monde précolombien. La rencontre des Indiens et des Européens provoqua des conflits mais se traduisit aussi par la découverte de l'autre entraînant diverses formes de métissages dont une partie des objets réunis dans ce portail sont une preuve dans le domaine culturel. L'utilisation de ces objets d'origine indienne eut essentiellement pour agent, le coureur de bois, c’est-à-dire cet Européen qui pour survivre en Amérique du Nord s’inspira du mode de vie des Indiens. L’habitant lui-même, c’est-à-dire le cultivateur canadien-français, développa rapidement une culture matérielle originale dont témoignent différents objets inconnus en Europe à la même époque.

L'histoire de la Nouvelle-France commence avec l'arrivée de Samuel de Champlain à Québec en 1608 et se termine par la bataille des Plaines d'Abraham à Québec en 1759. Mais on a coutume de se référer au traité de Vienne de 1815 pour indiquer la fin officielle de la présence française en Amérique du Nord continentale. Pour diverses raisons, le recensement d'objets peut se poursuivre au-delà de cette date, tout comme on ne laissera pas de côté, des objets antérieurs à l'arrivée des Européens. Ainsi, dans sa conception et sa réalisation, ce portail est pour les chercheurs et le public un outil d'information et de documentation précieux sur l'archéologie, l'histoire et l'ethnologie de l'Amérique française dont l'espace de référence correspond à celui de la Nouvelle-France.


Gilbert Pilleul
Co-président CFQLMC
Denis Racine
Co-président CFQLMC